Jules Maigret est commissaire de police au 36 quai des orfèvres, à Paris.

Jules Maigret naît en 1887 à Saint-Fiacre, dans l'Allier ; il perd très tôt sa mère, en 1895, et son père, régisseur du château de Saint-Fiacre, confie en 1902 l'orphelin à sa tante, boulangère à Nantes, avant de mourir prématurément d'une pleurésie, deux ans plus tard. Le jeune homme entreprend des études de médecine, mais le décès de sa tante l'oblige à les interrompre. Il rejoint la capitale, où il envisage de devenir vendeur, mais un voisin de palier, l'inspecteur Jacquemain, lui propose d'entrer dans la police parisienne.

D'abord simple agent cycliste, Maigret est ensuite affecté à la surveillance de la voie publique, à la brigade des mœurs, au service des garnis, avant de devenir, en 1912, secrétaire du commissariat du quartier Saint-Georges, dans le 9e arrondissement . Il épouse la même année Louise Léonard, une Alsacienne de Colmar élevée à Paris. Elle lui donne une petite fille, qui meurt en bas âge. Les jeunes mariés élisent domicile au 21 place des Vosges, dans le 4e arrondissement, avant de s'installer 132 boulevard Richard-Lenoir (Paris 11e), où ils reçoivent une fois par mois leurs fidèles amis, le docteur Pardon et sa femme. Épouse aimante, attentionnée et admirative, Louise lui prépare son plat favori, la blanquette de veau, et l'accompagne toutes les semaines au cinéma.

Maigret découvre le 36 quai des Orfèvres, lors de sa première enquête, en 1913. En 1917, il est y nommé inspecteur à la Brigade spéciale, avant de poursuivre sa carrière comme commissaire, commissaire divisionnaire, chef de la Brigade spéciale, entouré des inspecteurs Janvier, Lucas, Lapointe, Lourtie, Torrence, qu'il se plaît à appeler « mes enfants » et qu'il retrouve régulièrement autour d'une bière à la Brasserie Dauphine, derrière le palais de Justice de Paris. À trois ans de la retraite, il se voit proposer le poste de directeur de la P. J., qu'il refuse avant de se retirer à Meung-sur-Loire, dans le Loiret.

Et durant toutes ces années, le commissaire Maigret aura la même apparence (silhouette massive, pipe et chapeau mou) et ne saura pas conduire.

Si l'essentiel de la carrière du commissaire se déroule à Paris, un certain nombre de ses enquêtes ont pour cadre la province et même l'étranger ; aux États-Unis, il trouve le moyen de se faire servir, à New-York, « un authentique beaujolais accompagnant [un] coq au vin », qui satisfait son goût pour les plats traditionnels et les alcools français (le vin blanc, le cognac et le calvados en particulier).

Sans se montrer hostile aux méthodes de la police scientifique (il entretient d'excellents rapports avec le docteur Paul, médecin légiste, et Joseph Moers, qui officie dans les laboratoires de l'Identité judiciaire), le commissaire Maigret préfère s'imprégner, « comme une éponge », de l'ambiance des lieux où se déroulent ses enquêtes ; il essaie de comprendre ceux qu'il interroge ; il « renifle, tâtonne », « rumine » attend de pouvoir « saisir un bout de fil » jusqu'à ce que la solution s'impose à lui. Cette attention portée aux êtres humains conduit parfois Maigret à se prendre d'une forme de sympathie pour certains coupables ; il se refuse à juger et intervient même dans la vie de certains personnages, devenant ainsi, fidèle à sa vocation de jeunesse, un « raccommodeur de destinées ».

Les 79 romans et 28 nouvelles de Georges Simenon où apparaît Jules Maigret sont les suivants :

Train de nuit. Signé Christian Brulls (1930)
La Jeune Fille aux perles. Signé Christian Brulls (1932)
La Femme rousse. Signé Georges Sim (1933)
La Maison de l'inquiétude. Signé Georges Sim (1932)
Pietr-le-Letton (1931)
M. Gallet décédé (1931)
Le Pendu de Saint-Pholien (1931)
Le Charretier de la Providence (1931)
La Tête d'un homme (1931)
Le Chien jaune (1931)
La Nuit du carrefour (1931)
Un Crime en Hollande (1931)
Au rendez-vous des Terre-Neuvas (1931)
La Danseuse du Gai-Moulin (1931)
La Guinguette à deux sous (1931)
Le Port des brumes (1932)
L'Ombre chinoise (1932)
L'Affaire Saint-Fiacre (1932)
Chez les Flamands (1932)
Le Fou de Bergerac (1932)
Liberty-Bar (1932)
L'Écluse n° 1 (1933)
Maigret (1934)
Les Nouvelles Enquêtes de Maigret (recueil de dix-neuf nouvelles écrites à La Rochelle en 1938) :
La Péniche aux deux pendus
L'Affaire du boulevard Beaumarchais
La Fenêtre ouverte
Monsieur Lundi
Jeumont, cinquante et une minutes d'arrêt !
Peine de mort
Les Larmes de bougie
Rue Pigalle
Une erreur de Maigret
L'Amoureux de Madame Maigret
La Vieille Dame de Bayeux
L'Auberge aux noyés
Stan le tueur
L'Étoile du Nord
Tempête sur la Manche
Mademoiselle Berthe et son amant
Le Notaire de Châteauneuf
L'Improbable Monsieur Owen
Ceux du Grand-Café
Le Prisonnier de la rue (nouvelle). Recueillie sous le titre L'Homme dans la rue dans Les Petits Cochons sans queue (1950)
Vente à la bougie (nouvelle). Recueillie dans Les Petits Cochons sans queue (1950)
Menaces de mort (nouvelle) (1942)
Cécile est morte. Dans le volume collectif : Maigret revient... (1942)
Les Caves du Majestic. Dans le volume collectif : Maigret revient... (1942)
La Maison du juge. Dans le volume collectif : Maigret revient... (1942)
Signé Picpus. Dans le volume collectif : Signé Picpus (1944)
L'Inspecteur Cadavre. Dans le volume collectif : Signé Picpus (1944)
Félicie est là. Dans le volume collectif : Signé Picpus (1944)
La Pipe de Maigret (nouvelle) . Dans le volume La Pipe de Maigret (1947)
Maigret se fâche. Dans le volume La Pipe de Maigret (1947)
Maigret à New York (1947)
Le Témoignage de l'enfant de choeur (nouvelle). Dans le volume collectif Maigret et l'inspecteur malchanceux (1947)
Le Client le plus obstiné du monde (nouvelle). Dans le volume collectif Maigret et l'inspecteur malchanceux (1947)
Maigret et l'inspecteur malchanceux (nouvelle). Dans le volume collectif Maigret et l'inspecteur malchanceux (1947)
On ne tue pas les pauvres types (nouvelle). Dans le volume collectif Maigret et l'inspecteur malchanceux (1947)
Les Vacances de Maigret (1948)
Maigret et son mort (1948)
La Première Enquête de Maigret (1949)
Mon ami Maigret (1949)
Maigret chez le coroner (1949)
Maigret et la vieille dame (1950)
L'Amie de Madame Maigret (1950)
Un Noël de Maigret (nouvelle) (1951)
Les Mémoires de Maigret (1951)
Maigret au Picratt's (1951)
Maigret en meublé (1951)
Maigret et la grande perche (1951)
Maigret, Lognon et les gangsters (1952)
Le Revolver de Maigret (1952)
Maigret et l'homme du banc (1952)
Maigret a peur (1953)
Maigret se trompe (1953)
Maigret à l'école (1954)
Maigret et la jeune morte (1954)
Maigret chez le ministre (1955)
Maigret et le corps sans tête (1955)
Maigret tend un piège (1955)
Un échec de Maigret (1957)
Maigret s'amuse (1957)
Maigret voyage (1957)
Les Scrupules de Maigret (1958)
Maigret et les témoins récalcitrants (1959)
Une confidence de Maigret (1959)
Maigret aux assises (1960)
Maigret et les vieillards (1960)
Maigret et le voleur paresseux (1961)
Maigret et les braves gens (1962)
Maigret et le client du samedi (1962)
Maigret et le clochard (1963)
La Colère de Maigret (1963)
Maigret et le fantôme (1964)
Maigret se défend (1964)
La Patience de Maigret (1965)
Maigret et l'affaire Nahour (1966)
Le Voleur de Maigret (1967)
Maigret à Vichy (1968)
Maigret hésite (1968)
L'Ami d'enfance de Maigret (1968)
Maigret et le tueur (1969)
Maigret et le marchand de vin (1970)
La Folle de Maigret (1970)
Maigret et l'homme tout seul (1971)
Maigret et l'indicateur (1971)
Maigret et Monsieur Charles (1972)

(Merci à Philippe Charbonnier pour son aide apportée dans l'élaboration de cette fiche)